Chronique par MICHAËL
Voici près d'une année que nous attendions ce second volet de la bande originale de la série " Wolf's Rain ". Comme pour le premier opus, ce CD se présente dans un digipack cartonné du plus bel effet avec cette fois ci, un jeune louveteau sur la couverture. Accompagné d'un livret sobre et élégant le disque est sérigraphié de la même façon que le précédent mais dans les teintes bleu rappelant l'illustration intérieure.
Passons maintenant au contenu du CD à proprement parler.
La piste 1 " Heaven's not enough " est une chanson chantée par Steve Conte comme l'était l'opening " Stray " dans le premier volume. Elle commence doucement avec quelques notes de guitare puis, vient s'ajouter une flûte et Steve entre en scène. Son chant est, contrairement à d'ordinaire retenu et soutenu par des cœurs à certains moments ce qui rend l'ensemble très harmonieux. Puis vers la fin de la chanson Steve prend de l'ampleur et l'orchestration s'intensifie avec lui pour finir calme et reposée à nouveau. Une très belle chanson donc qui introduit parfaitement l'album et représente bien l'animé. Calme et contemplatif mais plus vivant et exalté à certains moments. Pour l'info on peut entendre cette chanson dans l'avant-dernier épisode de la série ainsi que dans le premier, mais chanté cette fois par Yoko (enfin Gabriela Robin) avec des paroles différentes en langue imaginaire comme l'aime tant Miss Kanno.
Piste 2, " Shiro, long tail's ". Comme son titre l'indique, c'est une reprise du thème présent dans la première OST, mais cette fois-ci avec une orchestration et des cordes plus étoffées. Ce qui donne un côté dramatique à la piste. Très beau morceau lyrique.
La piste 3 " cycle " est à nouveau une chanson chantée par Gabriela Robin (alias Yoko) lorsque l'on l'a entendue parler on ne peut plus en douter. Yoko est connue pour, en plus de faire de la très bonne musique, aimer écrire des paroles de chansons dans une langue imaginaire qu'elle invente elle-même. Elle le fait, à ma connaissance, depuis ses débuts d'auteur, et les OST de " Macross Plus ". Ses chansons sont souvent légères, pop, entre l'easy listening et l'électro et dédiées à des personnages farfelus, comme, Merle dans " Escaflowne " ou Ed dans " Cowboy Bebop ". Celle-ci ne fait pas exception. La mélodie est un mélange de pop, d'easy-listening, d'électro et de sons ethniques tout ça noués ensemble par la petite voix mutine de Gabriela. C'est frais et léger on se surprend à danser tout seul…
Avec la piste 4 " Beyond me " on retombe dès les premières notes dans l'ambiance si particulière de la série. Une mélodie brésilienne à la guitare, des cordes, c'est calme, paisible. Magnifique.
La piste 5 " Mouth on fire " commence sur un rythme radicalement différent. Des percussions, une guitare saccadée des claquements de mains, on est dans une ambiance ethnique et tribale comme les affectionne particulièrement Yoko. Le morceau se calme très vite pour un solo de percussion auquel viennent petit à petit s'ajouter d'autres instruments avant que la mélodie ne reparte de plus belle sur un air rythmé par le violon et les percussions. Un thème d'une grande force. Sûrement un des meilleurs morceaux de l'album.
La piste 6 " Hounds " est elle plus folk. La guitare guide le morceau sur lequel viennent se greffer d'autres instruments, par touches. Une basse, des notes de flûte, des percussions. Folk-ethnique donc.
La piste 7 " Rain of Blossom ", comme son nom l'indique est à l'image de son sujet, très lyrique et romantique. Des cordes introduisent en grande pompe le morceau qui finit par des sons plus calmes et enchaîne directement sur la piste 8.
" Separated " garde la tonalité finale du morceau précédent avec des sons de guitare supplémentaires qui ponctuent la mélodie. Un thème orchestral contemplatif qui sied parfaitement à la série.
Piste 9 " escape " : les choses se corsent. Tout commence sur un rythme rapide et saccadé de percussions, puis une guitare s'ajoute et rapidement des cordes suivent. Visiblement un morceau illustrant une scène d'action. On peut aisément imaginer Kiba courir au secours de Cheza.
La piste 10 " face on " est plus angoissante. Des sons électriques introduisent le morceau avec des rifs de guitare. Puis des cordes viennent, accompagnées de sonorités tribales. Le morceau répète les mêmes accords tout en gagnant en puissance tout au long de la plage jusqu'à la coupure finale.
Piste 11 " Tsume no suna " est à nouveau un morceau à dominante électrique. Il illustre certaines scènes de combats dans la série, notamment lorsque Kiba est retrouvé dans un arbre lors du premier épisode.
La piste 12 est une chanson " flying to you " interprétée par Ilaria Graziano. Comme son nom ne l'indique pas, elle est chantée en français. Comme pour la première OST où Melle Graziano chantait déjà une chanson en français ; celle-ci est calme et légère. La mélodie est une sorte de jazz minimaliste rehaussé par quelques sons électroniques. Les paroles sont plutôt poétiques mais la chanson est trop courte. Elle aurait mérité un plus grand développement.
La piste 13 " Night Owl ", est guidée par une légère mélodie, puis, au fur et à mesure l'orchestre vient construire la direction de la musique. Le morceau reste en légèreté et en douceur.
La piste 14 " Shi no mori " est le contraire de la précédente, l'orchestration est plus forte et plus puissante, presque comme une marche militaire.
La piste 15 " Indiana " est une mélodie exclusivement à la flûte ce qui donne à ce petit morceau un air ethnique tout à fait de circonstance.
La piste 16 " amore amoro " est une chanson en Italien chantée par Franco Sansalone (qu'on avait pu entendre sur l'album Song To Fly). La chanson est introduite par des notes de piano puis la voix de Franco, écorchée, puissante, roque, plaintive. Superbe. Il y a une telle tristesse une telle poésie dans cette voix alliée au piano grave et sombre. Trop courte elle aussi, elle est le pendant noir de " Tell me what the rain knows ". Peut-être la plus belle piste du disque.
La piste 17 est une mélodie douce et un peu triste au piano, renforcée par des cordes et une flûte dans la deuxième partie. Elle ressemble beaucoup au thème principal de la série " Rakuen ".
La piste 18 " Tell me what the rain knows " est la tant attendue chanson, qui sert de générique de fin au dernier épisode de la série. Elle est assez semblable à " Gravity " l'ending de la série qui figurait sur la première OST. Maaya Sakamoto la chante d'ailleurs dans les mêmes tonalités. C'est une harpe qui introduit la mélodie et tout de suite la voix de Maaya vient nous caresser. Un piano et des cordes viennent consolider l'harmonie de la chanson par la suite jusqu'à sa fin prématurée. Les paroles sont empreintes de poésie. Bref une chanson superbe à la hauteur de sa compositrice et de son interprète.
Piste 19 " Float ". A nouveau une piste orchestrale tout en douceur dans des sons de flûte et des envolées de cordes.
La piste 20 " Trace " fait presque directement suite à la précédente en reprenant dans les mêmes tonalités de cordes, mais de façon plus " angoissante ", en alternance les cordes plus légères avec d'autres plus graves. Tout cela par nappes successives.
Et comme pour clôturer le disque la piste 21 " Sad moon ", reprend après " Trace " mais cette fois-ci avec des envolées lyriques de cordes, comme pour signifier que les loups ont enfin atteint leur but. Elle se termine paisiblement sur une mélodie calme et douce à l'image même de l'animé.
La piste 22 est une chanson que l'on entend plusieurs fois dans la série en tant qu'instrumentale. Mais elle est présente chantée par Maaya Sakamoto lors des fameux épisodes récapitulatifs qui furent tant décriés lors de la sortie de la série.
C'est une chanson pop de facture honnête surtout grâce à la voix de Maaya et à son interprétation il faut bien le reconnaître, car sinon la mélodie n'a rien de novatrice.
Elle dépareille d'ailleurs complètement avec les autres chansons composées pour la série où l'ambiance est plus calme et délicate. Elle est tout de même plaisante à écouter mais aurait tout aussi bien pu figurer sur un album solo de la jeune chanteuse.
Comme souvent à son habitude, Yoko ajoute une piste cachée à la fin de ses disques. Ce fut déjà le cas pour " Cowboy Bebop " ou " Escalowne ". Là c'est une version différente du thème principal qui nous est ainsi offerte. La piste reprend la même structure que pour les morceaux " Rakuen " et " Paradiso " sur le premier volume. Il est cependant plus long et des sons électro viennent ponctuer la partition.

En conclusion on peut dire que Yoko ne nous a pas déçu avec ce second volume de l'OST de "Wolf's Rain". Cependant s'il faut émettre quelques réserves, il apparaît que ce volume est moins cohérent que pouvait l'être le premier. Les pistes sont plus différentes les unes des autres et l'unité du disque s'en trouve donc brisée. Ce qui faisait le charme exotique du numéro 1 est ici moins présent. Ce n'est pas pour autant un défaut, on peut ainsi apprécier toute la diversité et la richesse du travail de Melle Kanno pour ce dessin animé et de quelle manière il colle si parfaitement à son sujet. Il participe étroitement à l'atmosphère, poétique et envoûtante qui dégage cette série. Quoi que l'on ait pu en dire, c'est une création d'une finesse, d'une délicatesse et d'une élégance rare au service d'un travail atypique. Une vision d'auteur.
Une dernière demande, au vu des nombreuses mélodies entendues dans la série et ne figurant pas sur ces deux disques, il ne serait pas étonnant de voir sortir un troisième volume à cette bande originale. Espérons le en tout cas. Je serai le premier à en être pleinement ravi.